Semaine nationale des entraîneurs


Les entraîneurs sont les leaders qui ont le plus de visibilité et d’influence dans le sport. Ils et elles façonnent les expériences que les participants vivent au quotidien et jouent un rôle déterminant dans la croissance et le développement du sport. Ils et elles ont également la responsabilité de favoriser la santé mentale des filles, des femmes et des personnes représentant la diversité de genre.
Nos attentes à l’égard des entraîneurs et des entraîneures de partout au pays sont élevées : nous souhaitons qu’ils et elles assurent la sécurité des participants, suivent des formations sur l’entraînement, rendent le sport amusant et obtiennent des résultats, que ce soit à l’échelle locale ou nationale. Dans de telles circonstances, la Semaine nationale des entraîneurs n’est-elle pas le moment idéal de leur dire #MerciCoach?
S’il n’y avait pas d’entraîneurs, d’entraîneures et de leaders du sport, il n’y aurait tout simplement pas de sport.
C’est une évidence.
Femmes et sport au Canada a eu la chance de collaborer avec de nombreux entraîneurs, entraîneures et leaders du sport au fil des ans. Nous avons été témoins des changements concrets et notables qui résultent de leur travail. Nous avons donc décidé de vous présenter le profil de quelques-unes des nombreuses personnes qui œuvrent auprès de filles, des femmes et des personnes représentant la diversité de genre dans le sport au Canada.
Jess Tang | Lutte | Colombie-Britannique | Entraîneure et animatrice de programme de Femmes et sport au Canada

Qu’est-ce qui vous a amené à vous intéresser à l’entraînement?
JT: Le mentorat est une valeur essentielle pour moi. Tout au long de ma vie, j’ai eu la chance de bénéficier de l’influence positive de mentors et d’entraîneurs qui ont cru en moi avant que je ne le fasse moi-même. Ces expériences m’ont inspiré un désir profond de redonner aux autres et de jouer ce rôle auprès d’eux.
À titre d’entraîneure, comment les activités auxquelles vous avez participé en lien avec l’équité des genres/culturelle ont-elles influé sur la façon dont vous travaillez avec vos athlètes?
JT : J’ai vraiment apprécié l’expérience que j’ai vécue au cours de la dernière année en tant qu’animatrice de programme pour Femmes et sport au Canada. Mon engagement et mes fonctions m’ont permis de me sentir plus à l’aise d’appliquer une approche axée sur l’équité des genres et le féminisme intersectionnel dans mon travail d’entraîneure. J’ai adopté une attitude plus réfléchie et intentionnelle en ce qui a trait à mes interactions avec les athlètes, aux mots que j’emploie et aux politiques que je défends auprès de la direction.
La collectivité du sport continue de prendre des mesures qui visent à assurer la sécurité des participants, et l’équité des genres joue un rôle clé dans la création d’espaces sûrs pour TOUS les athlètes. Lorsque tous les athlètes pourront s’exprimer sans crainte et sans devoir se conformer à des schémas de genre rigides, y compris la masculinité toxique, les choses changeront pour le mieux à tous les niveaux.
Quel conseil donneriez-vous aux aspirants entraîneurs et entraîneures en ce qui concerne l’équité des genres?
JT : N’hésitez pas à travailler sur l’équité des genres. Ça peut être intimidant et inconfortable, mais ça fait partie du processus. Désapprendre ce que nous croyons savoir, découvrir nos propres préjugés et reconnaître les obstacles systémiques qui existent dans notre société est déstabilisant et intimidant.
Commencez par poser de petits gestes et prenez l’initiative d’apprendre. Utilisez les ressources de l’Association canadienne des entraîneurs et de Femmes et sport au Canada. Ces deux organisations offrent de la formation, et il s’agit d’une entrée en matière accessible pour les personnes qui souhaitent comprendre comment elles peuvent appliquer les principes relatifs à l’équité des genres à leur travail d’entraîneur.
Josh Read | Soccer | Ontario | Entraîneure et consultante de programme de Femmes et sport au Canada

À titre d’entraîneur, comment les activités auxquelles vous avez participé en lien avec l’équité des genres ont-elles influé sur la façon dont vous travaillez avec vos athlètes?
JR : Grâce à l’apprentissage en continu et à ma participation à des initiatives axées sur l’équité des genres, je comprends mieux les défis et les disparités auxquels les personnes appartenant à un genre ou à un groupe culturel marginalisé sont confrontées.
Cette nouvelle perspective m’a encouragé à adopter une approche plus empathique et inclusive dans mon travail d’entraîneur. Je parle franchement de mon cheminement par rapport à l’équité des genres avec les athlètes avec qui je travaille. Je partage les leçons que j’ai apprises, j’explique comment je les mets en pratique, et je précise comment elles m’aident dans mon parcours d’apprentissage. Je mets l’accent sur le savoir-faire culturel, et je m’efforce de mieux comprendre les différentes normes, valeurs et perspectives culturelles. Ceci m’aide à bâtir un environnement qui est plus inclusif, enjoué et respectueux.
Comment aimeriez-vous que l’entraînement évolue au Canada au cours des cinq à dix prochaines années?
JR : J’aimerais qu’on mette davantage l’accent sur les entraîneures, aussi bien à l’échelle locale que dans le sport de haut niveau. Des parcours de développement propres aux femmes devraient être créés et fondés sur le mentorat et l’offre de modèles pour celles qui suivent.
J’aimerais aussi qu’il y ait davantage de ressources et de soutien afin que les personnes nouvellement arrivées au Canada aient accès au sport. Je crois que nous devons accorder plus d’attention au savoir-faire culturel et mettre à profit les forces et les points de vue que les personnes issues de la diversité culturelle peuvent apporter à l’entraînement.
Quel conseil donneriez-vous aux aspirants entraîneurs et entraîneures en ce qui concerne l’équité des genres?
JR : Appréciez votre parcours. L’équité des genres est dynamique : elle change, croit et se développe constamment. J’encourage tout le monde à faire preuve d’ouverture et de transparence avec les athlètes et à parler de son cheminement en matière d’équité des genres, de son niveau de confort et de ses connaissances. Les personnes, les familles et les collectivités avec qui vous avez des contacts sont vos meilleurs professeurs. Posez-leur des questions et sollicitez leurs rétroactions, particulièrement en ce qui concerne l’équité des genres. Je sais que cette tâche peut paraître titanesque (c’est ainsi qu’elle m’apparaissait au début), mais j’ai été agréablement surpris de constater à quel point les athlètes s’investissaient dans la conversation lorsque j’ai commencé à leur poser des questions sur l’équité des genres.
Symone Hunt | Multisport | Terre-Neuve-et-Labrador | Entraîneure et instructrice de conditionnement physique

Comment décririez-vous votre expérience d’entraîneure auprès des filles, des femmes et des jeunes autochtones?
SH : Je la qualifierais d’enrichissante. J’ai la chance d’interagir et de créer des liens sociaux avec des personnes dont l’identité recoupe en partie la mienne. Ces aspects n’étaient pas vraiment visibles pour moi tandis que je grandissais.
Je rencontre tellement de personnes chaleureuses de tous âges, aussi bien des jeunes que des aînés. Chaque fois qu’une activité d’entraînement prend fin, j’ajoute une nouvelle perspective ou une nouvelle connaissance à mon bagage. J’éprouve aussi beaucoup de fierté en sachant que je contribue à créer des occasions de participation.
À titre d’entraîneure, comment les activités auxquelles vous avez participé en lien avec l’équité des genres/culturelle ont-elles influé sur la façon dont vous travaillez avec vos athlètes?
SH : Elles ont eu une influence positive. Les gens veulent sentir qu’ils ont de la valeur. Lorsque des activités sont réservées à certains groupes de gens seulement, cela envoie un message voilé qui peut cependant être déchiffré par les personnes à qui il s’adresse : la société dans laquelle vous vivez n’accorde pas de valeur à votre participation. Lorsque quelqu’un éprouve ces sentiments, la participation au sport est une éventualité de moins en moins probable. Par conséquent, moins une personne est susceptible de faire du sport, moins elle est susceptible d’être physiquement active, ce qui a de multiples conséquences sur sa qualité de vie. Lorsque les membres d’une collectivité sont en santé, c’est la collectivité elle-même qui est en santé.
Les Jeux autochtones de l’Amérique du Nord (JAAN) sont une illustration de l’incidence positive que le sport peut avoir sur les femmes et les personnes autochtones quand on propose des événements qui mettent en lumière des groupes qui n’obtiennent habituellement pas de visibilité. Les athlètes qui ont participé aux JAAN nous ont fourni des rétroactions qui confirment que l’événement a rehaussé leur sentiment de fierté parce qu’il leur avait permis d’être entourés de personnes aux vues similaires. Les athlètes se sont montrés optimistes à l’idée de continuer à faire du sport et d’encourager les membres de leur collectivité à faire de même et à explorer d’autres pistes liées au sport, p. ex., des équipes universitaires, la nutrition ou l’entraînement.
Selon vous, quelles sont les deux ou trois plus importantes qualités que les entraîneurs et les entraîneures doivent posséder aujourd’hui pour réussir, et ce, à tous les niveaux du sport?
- SH : Ne présumez jamais que vous avez toutes les réponses. Consultez régulièrement les gens avec qui vous travaillez, et essayez de comprendre leur point de vue. Tenez-vous au courant des nouveautés en matière de pratiques et de recherches. Le paysage sportif évolue constamment, et nous devons demeurer agiles et prêts à évoluer au même rythme.
- Le plaisir est une priorité. Ne présumez pas que vous savez ce qui plaît aux membres de votre groupe. Posez-leur la question.
- Créez un sens de la collectivité et un sentiment d’appartenance. Assurez-vous que toutes les personnes concernées sentent qu’elles possèdent des compétences qui sont reconnues à leur juste valeur, et soulignez la contribution qu’elles apportent à l’équipe. Il n’est pas nécessaire que vos rétroactions portent exclusivement sur le sport. Un enfant n’est pas capable de dribler ou de marquer mais fait rire et sourire toute l’équipe? C’est une qualité. Encouragez-le à la cultiver!
Possibilités d’apprentissage à l’occasion de la Semaine nationale des entraîneurs de 2023
Nous encourageons les entraîneurs et les entraîneures à utiliser les ressources ci-après afin de continuer à bâtir un sport de meilleure qualité.
- Module d’apprentissage en ligne Le MÉMO de l’équité des genres (la réussite du module permet d’obtenir des points du PNCE)
- Module d’apprentissage en ligne Gardons les filles en sport (la réussite du module permet d’obtenir des points du PNCE)
- Suivez des formations du PNCE gratuitement ou à prix réduit grâce à l’Association canadienne des entraîneurs.
- Consultez le rapport Le signal de ralliement 2022 et ses points saillants à propos de la santé mentale pour découvrir des outils qui aideront les filles à continuer à faire du sport.